Journée d’étude RARE : L’Homme face aux risques naturels dans l’antiquité : fatalisme, adaptation, résilience
MSH Bordeaux, 16 décembre 2022

« L’Homme face aux risques hydrologiques et sismiques : abandon ou adaptation ?
Les exemples du Delta du Kuban (Russie) et du Delta de l’Hèbre (Turquie/Grèce) »
Anca Dan, chargée de Recherches, CNRS, professeur attaché à l’École Normale Supérieure, anca.dan01[at]gmail.com

Mots clefs : Ports, adaptation, Delta du Kuba, Delta de l’Hèbre

Les embouchures des grands fleuves ont toujours été recherchées par les Grecs et ensuite par les Romains, pour établir des villes faisant la jonction entre les voies maritimes, fluviales et terrestres. Au moment des fondations, beaucoup d’îles et surtout de péninsules offraient des ports naturels, qui pouvaient être facilement protégés des ennemis tout en étant proches des zones d’intérêt économique (sources de métaux, d’esclaves, de céréales et marchés de distribution des produits artisanaux égéens). Toutefois, la progradation des deltas, accentuée par la déforestation et la dégradation des sols dues à l’agriculture et à l’élevage, ainsi que les processus tectoniques que nous pouvons deviner derrière les reconstructions des géomorphologues et des géophysiciens, ont mis en péril et, parfois, ont mis fin à l’occupation de bon nombre de ces sites. Une période nous semble particulièrement importante pour cette décision de rester ou d’aller fonder et refonder une autre cité ailleurs : c’est le milieu du Ier siècle av. J.-C., qui coïncide avec la fin des guerres mithridatiques et avec la consolidation de la présence militaire romaine en Orient.

Dans cette présentation, nous montrerons les résultats des travaux interdisciplinaires et internationaux dirigés à Taman (en Russie) par le DAI Berlin (Udo Schlotzhauer, Hans-Joachim Gehrke) et le Musée historique de Moscou (Denis Zhuravlev) avec la participation des Universités de Marburg et Cologne (Helmut Brücker et Daniel Kelterbaum) ainsi que du CNRS (Anca Dan). Nous y ajoutons les résultats les plus récents de la Mission du Ministère des Affaires Etrangères à Ainos et du projet « Hèbre » soutenu par le CNRS, l’EFA et l’IFEA, dans le cadre d’une collaboration avec le Ministère turc de la culture (Sait Başaran), le Musée d’Edirne (Şahan Kırçın) et les universités de Kiel (Excellence Cluster ROOTS, Wolfgang Rabbel et Ercan Erkul), de Cologne (Helmut Brückner) et de Göttingen (Lyudmila Schumilovskikh).