Mercredi 5 octobre – 14h-16h – MSH Bordeaux Salle Jean Borde

Dans l’activité humaine post-pandémique numérisée, l’affaiblissement de l’expérience, à défaut de son annulation complète, semble s’annoncer comme un horizon inéluctable. Pour les approches pragmatistes de l’architecture, cette perspective est irrecevable, les choses existent par le fait que nous en faisons l’expérience. En toute situation, connaître et faire c’est la même chose, nous disent le praticien, le poète, l’artiste et jusqu’aux scientifique, technicien et architecte.

Dans le domaine de l’habitat, cet appauvrissement de l’expérience ordinaire résulte en partie de procédures de conception architecturales actuelles inadaptées. Comment se rendre capable de saisir, de représenter ou simplement de décrire les milieux de vie comme des phénomènes complexes, c’est-à- dire comme des non-systèmes selon les mots d’Edouard Glissant.

Daniel Estevez présentera différentes expérimentations architecturales menées en milieu critique et dans des contextes hétérogènes (bidonville en Afrique du Sud, cité de transit en France, structures abandonnées en Argentine, immeubles transformés au Viet Nam…).

Ces cas d’études, exposés à la XVIIe biennale internationale d’architecture de Venise, accordent un rôle central à l’expérience dans la transformation des situations habitées. Le principe de transformation semble alors définir un nouveau paradigme de la conception de l’architecture et de la ville fondée sur un certain usage de la pensée critique : arrêter de construire, arrêter de démolir, transformer les situations.

Daniel Estevez est architecte et ingénieur en Intelligence Articifielle. Professeur des ENSA, HDR (Paris 8), il est également chercheur au LRA de l’ENSA de Toulouse et responsable du groupe Art, Architecture, Conception. Depuis 1995, son travail scientifique concerne l’étude des pratiques de conception en architecture, leurs transformations et leur enseignabilité. Ses travaux récents mettent en relation certains outils de la conception architecturale contemporaine (enquête, diagramme, protocoles…) et les pratiques populaires ou anonymes de production de l’espace ordinaire. De nombreuses expérimentations menées dans ce domaine sont réunies dans son ouvrage : Conception Non Formelle en Architecture (L’Harmattan 2014). En 2020 Daniel Estevez est lauréat du Pavillon Français de la Biennale Internationale d’Architecture de Venise avec le projet « Les communautés à l’œuvre » en collaboration avec Christophe Hutin Architecture avec lequel il travaille depuis 2010 (Ateliers Learning From).

Plus d’informations Affiche et site ARTES

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